mercredi 27 mai 2015

En Français Dedans Le Texte - Bande-de-mélange #4

 Un matin de mai, je me réveille dans un monde parallèle, un monde où il y a très longtemps, Richard Cœur de Lion, lassé qu'on lui rappelle qu'il ne parle pas anglais, aurait malgré toute sa bienveillance, forcé ses sujets à plutôt apprendre le français (parce que, merde). Un monde où Napoléon Premier aurait finalement décidé de garder la Louisiane et de réfléchir à deux fois à ses manœuvres tacticiennes de 1815 ; dans ce monde là, j'allume ma radio et stupéfait, me gausse d'étranges élocutions, de syntaxes à moitié mastiquées, et de drôles de paroles. Il s'agit d'un monde où le français est partout, multiforme et hégémonique.

Je me précipite vers mon ordinateur qui s'appelle maintenant iPoire, j'apprends justement que Steph Boulots, le patron de Poire est mort du cancer dernièrement, que le New York Times a du mal à joindre les deux bouts, tandis que Libération est lu dans le monde entier. Le steak-frites et les travers de porc ont envahi la planète (quelques snobs appellent encore cela des ribs). La France est la plus grande puissance mondiale, et les Etats-Désunis (Oui, car la Louisiane leur bouche l'Union par le milieu) sont un ilot d'anglophonie résistant malgré tout aux coups de boutoirs de l'hégémonie françoise.

Je reviens à ma radio, et y discerne des choses connues comme "Casquette de Moire / Quéquette D'Ivoire" Rimbaud donc, chanté par une fille avec un accent à couper au fil à beurre, Kevin Ayers qui affirme avoir mal au cul et Robin Williamson, la moitié de The Incredible String Band, se plaindre que "Les danses bizarres / De ce monde patinoire / Gênent maintenant (s)es yeux."
Jenifer Juniper vit sur la colline, assise très tranquille, et Tim Buckley veut épouser sa danseuse du Moulin Rouge dans un accent impossible.

Honi soit qui mal y pense, moi je retourne me coucher.




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