dimanche 11 août 2013

Paraiso Nippon '70 - Mixtape #3

 Dans la chaleur sèche de l'août hollywoodien, Shigeru et Lowell se partagent une ligne de Medellín avec un cou de bouteille. C'est pur, blanc et sans reproches, les spasmes d'excitation pareils aux mi-parcours extatiques d'une pisse retardée.
La caravelle Panam décolle dans quelques heures direction Edo et les cirrostratus au dessus du Pacifique. Haruomi, grand gourou Dennysien est revenu d'Inde ou d'ailleurs, il parait.
Le Tin Pan Alley se rabiboche sur la jetée, la holy weed de Big Sur dans les semelles et le départ du ferry pour Okinawa talonnant l'atterrissage du bélouga en fer blanc.
Taeko est restée en ville et les autres sur leur esquif, plongés dans une torpeur estivale faite nuage, s'écoutent sur le transistor mou; crises de rire, des grognements ronflants. Les nuages cargo, partout des nuages cargo. La nuit: des averses de météores.
On croit voir Honolulu même si c'est toujours le pays, on croit voir un ours blanc sur une colline jaune, c'est toujours le pays, morcelé jusqu'au dernier carré de sucre. Les uns dans les autres, dans une ferveur siestique, les chats aux yeux mi-clos annoncent Terre la patte levée. Chargés comme des raies électriques, ils nagent vers le récif et ne se réveilleront plus.
Ça n'avait pas l'air d’être Nara, ce sera le paradis.